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Mots et Monts

Souvenirs d'Haïti : Se yon bel peyi, Mwen renmen Ayiti !

 

Haïti Se yon bel peyi, mwen renmen Ayiti

 

A celles et ceux qui ne vont pas à l'école

Timide, frêle, tu n'as que dix ans;
Ta mère, chétive, a douze enfants;
Tu vis dans un taudis en bidonville
dans la ravine, près de Pétion-ville.
A l'école du quartier tu es allée
vêtue d'un uniforme côtelé.
Tu as appris à lire, à compter,
à calculer et en chœur à chanter.
Tu t'appelles Francesca, es d'Haïti
Se yon bel peyi, Mwen renmen Ayiti


Aux gardiens et laveurs de voitures

Vêtu de trois haillons, le ventre creux
le sourire aux lèvres, tu n'es qu'un gueux.
Tu me tends une main sale et noire,
me demandes du pain et à boire.
Ton regard transparent est charité
Ton beau sourire est générosité
Tu t'appelles Junior, es d'Haïti
Se yon bel peyi, Mwen renmen Ayiti


Aux bandits

Rentrant à la maison après le travail
Le gardien n'a pas ouvert le portail
Car étant menacé, il s'est caché.
Soudain, un petit homme s'est approché
Et de son pistolet m'a menacé
Tout en me fixant d'un regard foncé.
Son complice dans mon dos dissimulé
Sur son ordre m'a fouillé, m'a volé.
Avec ma voiture ils se sont sauvés,
La police ne les a pas trouvés.
C'étaient de vrais « zenglendos » d'Haïti
Se yon bel peyi, Mwen renmen Ayiti

 


Le Noël des pauvres

Le jour de Noël, ils sont tous venus
Les enfants de Joseph comme convenu
Et ceux de Jeannine et de Michaël.
A la maison, quelle ribambelle !
C'était la première fois que nos gardiens,
leurs épouses et leurs enfants haïtiens
partageaient le bon repas préparé
par notre cuisinière, effarée
de voir autant de cadeaux et de mets
enchanter nos petits et grands gourmets.
Etaient nos enfants nés en Haïti
Se yon bel peyi, Mwen renmen Ayiti


Du malheur

Haïti chérie, ton cœur a tremblé
Tu es blessée et souffres, accablée
de malheurs que tu n'as pas mérités
et ton sang coule, quelle cruauté.
J'aimerais demander au Tout-puissant
Si tous mes chers amis sont bien vivants
Pour ne pas devoir relire ce soir
la complainte Rutebeuf, si noire :

(Auteur : Guy)

« Ce sont amis que vent emporte, »
« et il ventait devant ma porte: »
« Aussi les emporta »

 

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