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Mots et Monts

Le miracle moderne de la conservation des Femmes

Quelques citations de François Mauriac

 

« Nous méritons toutes nos rencontres. Elles sont accordées à nos destinées »

« Rien ne dérange davantage une vie que l'amour »

« C'est merveilleux la vieillesse... dommage que ça finisse si mal »

« Que les morts seraient embarrassants s'ils revenaient ! »

 

 * * *

 

Je viens de lire les chefs-d'oeuvre de François Mauriac et je souhaite dédier à ma femme, à ma sœur, à mes chéries préférées, à mes copines bien-aimées … cet extrait du « Mal » qui évoque "le miracle moderne de la conservation des femmes...."

 

Présentation sommaire du roman

 

Fabien Dézaymeries vit une enfance et une fin d'adolescence stricte et sous la règle religieuse austère que lui impose, ainsi qu'à son frère aîné Joseph, sa mère, veuve. Les jeunes adolescents vouent leur existence à Dieu ; Joseph en souhaitant devenir prêtre, Fabien en se refusant à tout péché et toute tentation.

Dans l'austérité de la maison bourgeoise, une seule fantaisie vient rompre la monotonie deux fois par an à Pâques et à Noël : Fanny Barett, une jeune femme légère, qui vient rendre visite à Thérèse Dézaymeries, sa « marraine » et directrice de conscience. Fabien est littéralement enivré à la présence de la jeune femme, et lutte contre des sentiments qu'il définit mal. Sentant le trouble de son fils, plus impatient chaque année de la prochaine visite, Thérèse demande à Fanny, qui vient de divorcer et de se remarier, de ne plus désormais venir. Celle-ci, à la fois blessée et attirée par le jeune garçon, part en déposant un baiser sur les lèvres de Fabien, le laissant bouleversé par cette révélation sensuelle.

Les années passent et Fabien cherche à vingt ans passés un sens à sa vie jusque là absolument chaste. Son frère Joseph meurt d'une pneumonie. Peiné de ce décès, étouffé par le poids moral de sa mère, il part en Ombrie puis à Venise.Là, le hasard le fait rencontrer une femme, Fanny

 

 

Extrait dédié à mes lectrices préférées « toutes surnaturellement préservées »

 

«  Fabien, depuis le début du repas, impatient de voir cette face, la guettait. Elle se retourna enfin. Il reconnut Fanny.

 

Un paradoxe peut seul exprimer ce qu'alors il éprouva : il la reconnaissait bien qu'elle n'eût pas changé. Le miracle moderne de la conservation des femmes suscite chez certains êtres comme Fabien Dézaymeries du dégoût et de la peur. Dans les jeunes femmes de cinquante ans, surnaturellement préservées, la vieillesse ne se trahit plus que par le regard, un certain fléchissement qui vient de l'âme, une usure toute spirituelle. Fanny était demeurée terriblement la même, bien qu'un fleuve de temps eût roulé sur elle, dont chaque seconde l'avait marquée comme le feu : cinq ans de désirs, d'assouvissements, d'abandons, de reprises amoureuses, de réveils atroces ; cinq ans de veilles, de cigarettes, de nourritures, d'alcools, de soporifiques, de stupéfiants. Et il était pourtant debout ce jeune corps en apparence intact, ce corps de fer, éprouvé, durci, cette chair possédée. Le péché est une vie aussi. La grâce du mal galvanise, le temps qu'il faut, cette forme adorable dont sainte Catherine de Sienne a écrit qu'elle pue par tous les coins. »

 

Extrait de « Le Mal » de François Mauriac

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